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L`excellence et la passion : Chopin et Tchaïkovski par l`Orchestre Philharmonique de Radio France L`excellence et la passion : Chopin et Tchaïkovski par l`Orchestre Philharmonique de Radio France BY JULIE JOZWIAK
BACHTRACK
MAY 2, 2016
PHOTO BY ANDY TERZES
L`excellence et la passion : Chopin et Tchaïkovski par l`Orchestre Philharmonique de Radio France L`excellence et la passion : Chopin et Tchaïkovski par l`Orchestre Philharmonique de Radio France BY JULIE JOZWIAK
BACHTRACK
MAY 2, 2016
Aller au concert est parfois l’occasion de découvrir de jeunes solistes prometteurs. C’était le cas vendredi 29 avril, à l’Auditorium de la Maison de la Radio, où la pianiste Nathalia Milstein, âgée de 20 ans seulement, était invitée à jouer le Concerto n°1 de Chopin avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction de Marcelo Lehninger. La Symphonie n°4 de Tchaïkovski était au programme de la seconde partie. Une soirée des plus agréables !

Une œuvre très courte a été choisie pour lancer le concert : Malambo, d’Alberto Ginastera (1940). L’œuvre porte le titre de la danse traditionnelle qui a inspiré le compositeur argentin, le malambo, fondée sur un rythme extrêmement prenant. Cette toute petite pièce est vraiment festive et haute en couleurs ! De quoi mettre immédiatement de bonne humeur et les musiciens et le public.

Puis Nathalia Milstein entre sur scène et prend place devant le Steinway pour le Concerto pour piano n°1 de Chopin (1830). Depuis qu’elle a gagné le Concours international de piano de Dublin en 2015, la carrière de cette jeune artiste a rapidement pris son essor, avec des dates un peu partout, aussi bien en France qu’à l’international. Après l’introduction orchestrale, dès qu’elle commence à jouer, on perçoit chez Nathalia Milstein une musicalité remarquablement naturelle, une sensibilité d’une grande finesse, une maturité de jeu déjà assumée qui lui confère une personnalité pianistique indéniable. Avec délicatesse, elle construit une pluralité de niveaux sonores, et déroule son interprétation en prenant soin d’être en phase avec l’orchestre, ce qui est très appréciable – les respirations, les inflexions sont les mêmes, au point qu’on peut parfois imaginer un seul corps sonore. Les parties lyriques sont particulièrement réussies ; le deuxième mouvement, en particulier, est porté par une tendre nostalgie, presque doucereuse, d’une beauté stupéfiante. Le chef Marcelo Lehninger relance la tension quand il le faut, en accord avec la pianiste, et l’orchestre les suit. Dans l’ensemble, c’est une réussite ! Les quelques petits dérapages et décalages semblent être dus à un stress absolument compréhensible. Seul défaut de la soliste qu’on peut faire remarquer : l’intensité expressive de son jeu ne va pas toujours de pair avec une intensité sonore de même envergure, par conséquent l’orchestre couvre le piano dans certains passages.

La deuxième partie de la soirée est consacrée à la Symphonie n°4 de Tchaïkovski (1878). Marcelo Lehninger a de cette œuvre une vision vraiment passionnée ; il adopte une gestuelle grandiloquente, dirige en en faisant presque trop… et pour cette symphonie en particulier, ça fonctionne très bien. Tous les mouvements sont parfaitement en place, et on se sent portés par l’irrépressible dynamique engendrée par le chef. Les montées en puissance sont amenées de façon progressive et rigoureuse, avec un sens du drame adéquat, et le balancement rythmique confère à la musique de Tchaïkovski souplesse et légèreté. Le deuxième mouvement est le plus réussi de tous, empli de magnifiques contrastes et de couleurs nuancées : on a l’impression de partir en voyage, de prendre part à l’enthousiasme d’un cavalier qui se met en chemin et qui va découvrir le monde. Dans le troisième mouvement, débutant par un surprenant tapis de cordes en pizzicati, les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France s’amusent, leur plaisir est palpable, c’est presque de la délectation ! Et c’est même une forme d’exaltation qui s’exprime dans le dernier mouvement, plein d’une énergie éclatante qui ne cesse d’augmenter jusqu’à l’apothéose finale, où le thème du fatum est exacerbé dans un élan de folie. Les sourires complices entre instrumentistes et l’ardeur du chef témoignent de la joie féroce et désespérée qui se dégage de cette symphonie, fondée sur l’émotion, forçant l’adhésion du public comme s’il n’avait d’autre option que de prendre part à ce mouvement de libération des passions. En d’autres termes, on pourrait comparer cette musique de Tchaïkovski à une musique de film : on vit véritablement quelque chose en l’écoutant – pas quelque chose de métaphysique, simplement une aventure héroïque qui résonne jusque dans nos tripes.

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